REVUE DE PRESSE -Journal « Le Temps »: Transmission du VIH de la mère à l’enfant : l’association ATP+ lance une campagne de sensibilisation et de prévention
Nous remercions la rédaction du journal « Le Temps » qui a consacré un article rédigé par la journaliste Rym Chaabani, sur la campagne lancée par l’ATP+ en matière de Prévention de la Transmission du Virus de la mère à l’enfant (PTME)
Voici l’intégralité de l’article:
Organisée annuellement chaque 1er décembre, la Journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA représente une occasion pour lancer différentes actions de sensibilisation et de soutien aux personnes vivant avec le VIH/sida a travers les campagnes et pour rendre hommage aux personnes qui ont quitté la vie a cause de cette épidémie. Le slogan choisit par l’ONUSIDA pour cette année est : « Poussons pour l’égalité ». Lors d’une conférence de presse tenue le 12 novembre 2022, l’Association tunisienne de prévention a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation et de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (TME) à partir de la fin du mois de novembre 2022 jusqu’à mi décembre prochain. Cette campagne a été lancée conjointement avec la Journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA.
La présidente de l’ATP+, Souhaila Bensaid, a indiqué lors de son intervention prononcée durant la conférence que l’un des objectifs principaux de tous les efforts fournis et de toutes les activités lancées l’association est de favoriser la solution communicative pour faire face aux différents obstacles et difficultés et afin « d’améliorer la riposte contre le VIH/SIDA en Tunisie ». Bensaid a noté, en outre, que l’association compte lancer d’autres actions de sensibilisation et de communication publique, et ce, grâce au soutien des ses partenaires à l’instar du » Programme National de Lutte contre le VIH ( PNLS), le Mécanisme de Coordination National (CCM-Tunisie), la Coalition + MENA et le Frontline Aids, selon ses dires. Cette conférence intervient dans le cadre de la clôture des travaux d’un atelier national de formation des journalistes organisé par l’association ATP+ sous le slogan « Informons nous, ripostons, arrêtons le VIH/SIDA » et dans le cadre du programme FORSS.
Travaillant dans différentes institutions médiatiques, environ 15 journalistes ont participé aux travaux de cet atelier qui s’est déroulé le 11, 12 et 13 novembre dans l’un des hôtels situés à Hammamet. Ayant veillé sur cette formation destinée aux journalistes, l’universitaire et sociologue Nidhal Chemengui a déclaré au Temps News que l’ambiance générale des travaux a été caractérisée par une importante réactivité et une véritable volonté d’apporter un changement positif. « L’efficacité des activités pareilles peut être traduite par le fait de garantir la diffusion de la bonne information dans le cadre de lutte contre les préjugés délibérés et non intentionnels. D’autre part, avoir des journalistes qui maîtrisent la terminologie et les définitions reconnues facilite notre lutte contre la stigmatisation et les discours et les propos discriminatoires, et cela nous encouragera davantage à respecter, chacun de sa propre position, la déontologie nécessaire pour aborder et traiter ces questions », a-t-elle ajouté.
Dans le même contexte, il convient de noter qu’une campagne intitulée « Get Tested » a été lancée par l’ATP+ du 22 au 28 novembre 2022 conjointement avec la semaine internationale de dépistage du VIH.
Le test de dépistage est : Anonyme, rapide et gratuit !
En effet, cette campagne visait à mettre l’accent sur l’importance de la prévention et de dépistage individuel du VIH auprès des catégories identifiées selon un communiqué publié par l’ATP+ comme suit : « les jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, ou ceux et celles qui se sont en situation de risque de transmission ».
Selon l’OMS les services de dépistage du VIH doivent être basés sur les 5C suivants : Consentement, Confidentialité, Conseil, résultats Corrects et Connexion avec un traitement et d’autres services.
Il est utile de rappeler, à cet égard, que l’Association Tunisienne de Prévention Positive (ATP+) a été fondée le 13 décembre 2014. Depuis lors, l’association a pu décrocher le titre de l’un des principaux acteurs au niveau de la défense des droits des PVVIH et leur dignité.
Œuvrant depuis sa création pour défendre les droits des minorités à risque en Tunisie et dans le but de lutter la stigmatisation et la discrimination , l’ATP+ est sous-bénéficiaire du FM ( Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme). D’autre part, l’Association Tunisienne de Prévention Positive est l’une des 5 partenaires associatifs ( actifs dans la région MENA ) du projet FORSS ( Former, Suivre, Soutenir).
Quelles stratégies pour contrôler la TME ?
L’alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants d’ici à 2030 ( comprenant le Fonds mondial, les institutions des Nations Unies, divers partenaires internationaux, certains gouvernements nationaux des pays les plus touchés par le VIH, etc..) a identifié quatre grands axes d’action collective à long terme, à l’instar de : « la détection de nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et femmes enceintes et allaitantes et la mobilisation face aux obstacles en matière de droits, d’égalité des genres et aux autres freins sociaux et structurels qui entravent l’accès aux services ».
Selon le récent rapport mondial de l’ONUSIDA, seulement 52 % des enfants vivant avec le VIH « bénéficient du traitement salvateur disponible »
Sur le plan national, l’association ATP+ compte focaliser ses efforts sur l’axe de la prévention de l’infection et l’axe de la mobilisation communautaire en considérant qu’il est nécessaire de mettre fin à toutes les sortes de stigmatisation auprès des professionnels de santé et d’assurer l’éducation et les informations nécessaires à travers le renforcement d’un ensemble de convictions et de valeurs comme « la fidélité dans les couples, l’encouragement de la discussion de la TME et le dépistage du conjoint », ect..
Le VIH/SIDA en Tunisie en chiffres :
D’après des statistiques et des informations fournies par l’association ATP+, le nombre des PVVIH en Tunisie a atteint environ 4500 durant l’année 2020. Il a été noté, en outre, que seulement 51% des personnes concernées connaissent leur sérologie. Quant aux modes de transmission du VIH, les mêmes sources indiquent que les pourcentages des modes de la transmission du virus sont répartis comme suit :
-59,2% : transmission hétérosexuelle,
-20,8% : transmission due à l’injection de drogues,
-12,2% : transmission dans le cadre de relations entre hommes,
-4,2% : transmission materno-foetale,
– 3,6% : transmission par des produits sanguins contaminés.
D’autre part, le rapport publié par l’ONUSIDA en 2019, indique que le nombre d’infections par le VIH a atteint environ 6466 cas en Tunisie et que seulement 20% de ces cas savent qu’ils sont touchés par ce virus.
Droits humains des personnes vivant avec le VIH/SIDA en Tunisie :
Selon une étude élaborée en 2017 par le professeur agrégé en droit public Wahid Ferchichi, les dispositions de la loi 92-71 du 27 juillet 1992, relative aux maladies transmissibles, ne permettent pas de prendre convenablement en considération la situation spécifique et les particularités des Personnes Vivant avec le VIH/SIDA, et ce fait paralyse, automatiquement, l’accès des PVVIH à leurs différents droits humains, économiques et sociaux.
Selon la même source, surmonter les lacunes et les obstacles juridiques et législatifs nécessite la promulgation d’un droit « applicable aux PVVIH en harmonie avec les dispositions de la constitution du 27 janvier 2014 et les différentes conventions dûment ratifiés par la Tunisie ».
Intitulée « Appui aux droits humains des personnes vivant avec le VIH/SIDA en Tunisie », cette étude a été accompagnée d’un nombre de fiches de plaidoyer comprenant un ensemble de recommandations s’agissant des réformes proposés à l’instar de : la réforme relative à la loi 92-71 de l’année 1992 soit par la modification de son contenu ou par la rédaction un nouveau projet de loi consacré essentiellement aux PVVIH.
Le renforcement des droits humains, socio-économiques, civils et politiques, en concrétisant un nombre d’acquis comme « la considération du VIH comme étant une maladie chronique et son intégration dans la liste de prise en charge de la CNAM et l’interdiction de tout traitement discriminatoire à l’égard des PVVIH dans le travail », font également partie des questions abordées aux fiches de recommandations affiliées à l’étude de Wahid Ferchichi.
Pour conclure, il faut admettre que les différents services de l’État ( affaires culturelles, religieuses et sociales, éducation et enseignement, arts et culture, législation.. ) doivent associer les efforts et coordonner davantage avec la société civile et les chercheurs, les spécialistes (sociologues, psychologues.. ) et défenseurs.seuses de cette cause dans le but de jeter les bases d’un environnement sûr, stable et respectant les droits fondamentaux de tous les citoyens et toutes les citoyennes sans distinction.
Rym CHAABANI
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